mercredi 17 août 2016

En voiture Simone !




Coucou me revoilou !

Ça fait un bail que je n'ai rien publié et je vous présente toutes mes excuses. Mais bon c'est les vacances alors je me suis dit :

De 1, je ne vais avoir que très peu de vues alors je vais être toute triste. (Allez, vous pouvez me le dire maintenant que vous étiez partis faire bronzette au soleil !)
De 2, vos cerveaux fatigués avaient eux aussi besoin de vacances sans lire mes incroyables aventures. (Si ça me fait du bien d'y croire, qu'est-ce que ça vous change à vous hein ? Vous pouvez bien faire semblant non ?)
De 3, j'avoue que le moral n'est pas toujours au beau fixe et que je n'avais pas spécialement d'inspiration pour un sujet frais adapté à cette période estivale. (C'est à ce moment là que je regrette de ne pas m'être lancée dans un blog sur la pâtisserie, vous avouerez que c'est plus fastoche de filer la recette d'une glace fraise Tagada Meringue  que d'évoquer les attentats en plein mois de juillet. Mais bon, on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie. Et n'en profitez pas pour vous ruer sur le congélo sous prétexte que je vous ai donné faim !)

Du coup j'ai cherché, encore et encore un petit truc drôle à vous raconter. J'ai bien les blagues de mon neveu (it's a private joke, papa, maman si vous m'entendez !)  mais je pense qu'elles ne sont pas adaptées à tous les publics (Il a 9 ans ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit !). Du coup, je me suis dit qu'une bonne vieille anecdote était un incontournable de la franche marrade  (Puis si ça ne fonctionne pas sur vous, c'est que vous n'avez pas d'humour et puis c'est tout !)

Alors en avant, je mets mes lunettes et je vous lis tout ! (Quoi ? Vous ne reconnaissez pas cette incroyable référence ? Père Castor...raconte nous une histoire... Père...Oh puis zut ! Tant pis, je poursuis !)

Cet été j'ai eu mon permis (Ouiiiiiiiiiiiiiii !) ... ENFIN !
Honnêtement une fois qu'on l'a, ce qu'on a subit pour l'avoir devient drôle. (Avec du recul, avec beaucoup, beaucoup de recul (sans oublier les feux stops mouhahahaha). Bref.)

J'ai toujours rêvé de conduire. Petite, j'étais en admiration devant les voitures électriques pour enfants. Je m'imaginais traverser le village à bord de ma voiturette rouge camion de pompier, tout en arborant fièrement un autocollant "Minnie" sur ma portière. (Ben finalement je ne l'ai jamais eu mais j'ai eu mon fauteuil électrique quelques années plus tard, c'est un peu la même non ? Bon y a moins de place, mais ça se charge pareil ! Et puis si j'avais voulu j'aurais pu ajouter mon stickers Minnie d'abord !)
Au collège j'avais déclaré : "Dès que je peux, je commence la conduite".

Vous imaginez bien qu'avec un bras en attelle  la conduite accompagnée c'était un poil râpé. (Même pas peur, je l'aurai un jour, je l'aurai !). Du coup, j'ai patienté un peu en regardant les copains et pines (ajouter le -co avant sinon ça n'a plus de sens, vous avez vraiment un esprit perverti aujourd'hui !) de mon âge, avoir le précieux sésame.
Et puis un jour, on a trouvé LA solution. Une auto-école adaptée, le Graal suprême ! (Je commençais un peu à désespérer, plutôt que de retrouver une mobilité, j'en perdais de plus en plus et on m'arnachait de manière proportionnelle à la perte. (C'est pas une phrase facile mais j'ai foi en vous et vous allez y arriver, prenez votre temps, respirez, notez sur un papier et décomposez si besoin ! Ouais voilà, en gros plus mon corps merdait et plus j'avais d'attelles ! Z'êtes contents ? )

Du coup, premier rendez-vous dans ma ville natale. Mon évaluation annonçait 30 heures de conduite avant l'examen. Alors je vous arrête tout de suite, les 25 heures de conduite sont une légende. Pour les auto-écoles d'aujourd'hui c'est un peu le conte des temps anciens... On pourrait commencer par "Il y a de cela fort fort longtemps, dans un royaume fort fort lointain, les jeunes conducteurs passaient leurs permis calèche au bout de 25 heures !" Aujourd'hui c'est plutôt : "Bon alors, au bout de 25 heures, logiquement vous saurez vous attacher, allumer le contact, et démarrer la voiture !" (J'exagère à peine... Mais ça à l'époque je ne le savais pas.)

J'avais décidé de passer le permis sur ma ville natale qui est bien plus petite que ma ville actuelle. (Le royaume de Briochette est sombre et étendu !). Mauvaise idée ! Déjà parce que ne faire de la conduite que pendant les temps de vacances ne permet pas de progresser et puis parce que ne faire de la conduite que pendant les temps de vacances ne permet pas de progresser ! En parallèle de la conduite je révisais pour mon code. (Si tu es un futur jeune conducteur, ne fais pas cette erreur là ! Ne commence pas à gaspiller tes heures en même temps que le code, ça ne sert à rien. C'est un peu comme si Cendrillon voulait gagner du temps en perdant sa chaussure avant le bal ! Aucune logique !)

Bref, j'ai passé mon code pour la première fois en 2010 (je crois, ça commence à remonter). Je l'ai lamentablement foiré à 7 fautes. (Il en faut 5 maximum pour réussir). C'est cet échec qui a mis un coup de frein (champ lexical approprié n'est-ce pas) à mon envie de passer le permis. Je ne supporte pas l'échec, et c'était le premier examen que je ne réussissais pas. J'ai pleuré, beaucoup et j'ai développé une sorte de phobie anti-code. Je ne supportais plus regarder une émission qui parlait de permis, de code... Je ne voulais plus en parler ni qu'on m'en parle. Je me sentais nulle. (Faut dire qu'entendre : "Naaaan mais le code, tout le monde l'a ! Faut être con pour pas l'avoir, tu verras ! Faut pas réfléchir c'est tout !"...ça n'aide pas franchement à se sentir valorisée. Et c'était vrai, tout le monde l'avait...sauf moi ! Même le pecno du village, qui avait 3 de moyenne au collège, il l'avait ! Lui !)

J'ai donc tout arrêté. Le code, la conduite... Et puis, la santé n'aidait pas. A l'époque je prenais des morphiniques qui avaient la particularité de ne pas fonctionner sur la douleur mais de me shooter complètement. Dans ces conditions la conduite était interdite.

J'ai laissé passer quelques années et en 2014 je me suis relancée dans l'aventure et cette fois-ci dans ma ville actuelle. J'avais le choix entre trois auto-écoles proposant des services adaptés. La première était rayée d'office car dans un périmètre trop éloigné. La seconde ne proposait aucune formule, et demandait 60 euros de l'heure. (N'étant pas encore Crésus... j'ai abdiqué). Bon, ben restait la troisième. Une formule classique, code+20h de conduite avec aménagements. (Pour moi cela recouvre un accélérateur à gauche. Le votre est à droite... Et une boule au volant avec un boitier me permettant de contrôler les clignotants, phares et autres petites joyeusetés liées au véhicule, et tout ça, avec une seule main !)

J'ai bravé ma peur, me suis inscrite au code et je l'ai eu. Je savais désormais que nous avions une heure de convocation mais qu'être convoqué à 8h ne voulait pas dire passer l'examen à 8h. Nous sommes donc passés au bout de 4 longues et interminables heures d'attente. (Mais je m'en fichais je le savais !) J'ai fait comme on m'avait dit, c'est à dire ne pas réfléchir. C'est là, la solution !

Ensuite j'ai conduit. Beaucoup. Encore. Toujours.

J'ai changé 3 fois de moniteurs, deux sont partis pendant que j'y étais. (Nan c'est pas parce que je suis restée longtemps, c'est parce qu'il y a un gros turn over dans cette profession !) J'ai connu deux modèles de voitures différents. (Nan c'est pas parce que je suis restée longtemps, c'est parce que les voitures étaient vieilles !)
 J'avais l'impression de progresser, puis de perdre tout le bénéfice des acquis la fois suivante. J'étais comme sur une montagne russe. Une fois félicitée et une fois complètement dépréciée.
Sur les deux premiers véhicules, les adaptations n'étaient pas les mêmes car le matériel était fourni par deux prestataires différents. L'une des boules me convenait, l'autre non...Et cela se ressentait sur la conduite. J'étais obligée de donner plus de force sur l'une, entrainant de grosses douleurs dans les doigts et donc une précision moindre. Je l'ai dit... On m'a répondu qu' "il fallait faire avec et que je n'avais pas le choix.". Et puis le coup de grâce est arrivé le jour où les voitures ont été changées. Les adaptations ont été faites par le prestataire qui me convenait le moins. J'étais donc condamnée à "faire avec" pour toujours. Le faire avec a été ponctué d'hospitalisations et donc d'interruption dans les cours. J'ai passé une première fois mon permis en octobre 2015. Echec. Faute éliminatoire. (J'avoue tout, j'ai trop serré à droite et le rétro est tombé amoureux d'une poubelle...enfin je crois que c'était une poubelle). L'inspectrice à peu près aussi aimable qu'une porte de prison n'a pas trop apprécié (et je comprends. Moi en revanche, j'aurais apprécié un bonjour et quelques marques de politesse de sa part...histoire de détendre l'atmosphère !). J'ai échoué oui, mais à 24 points. (Il en faut 20 minimum (sans faute éliminatoire) pour valider le papier rose.) Donc bon, ça va quoi !

Bref, j'étais repartie pour des heures de conduite. Minimum 6 heures correspondant aux heures préparatoires. Celles-là on y échappe pas, c'est obligé même si t'es Schumi (Avant son accident de ski, on s'entend...Elle est trop osée celle-là ? Tant pis !). Oui mais en attendant la date du permis, vous êtes bien obligé de faire quelques heures d'entretien. (Ah non c'était pas une question mais une affirmation : t'as pas le choix et puis c'est tout)... En plus, j'ai du interrompre quelques mois pour cause de santé précaire. Alors quand j'y suis enfin retournée on m'a dit : Oui bien sûr, quelques heures Oh pas grand chose, une quinzaine ?

Bougonnant, et en ayant ras le pompon je l'ai fait. Je suis retournée à la conduite. J'ai demandé une date de permis. Et là...
-"Oui mais c'est l'été ! Y a pas tellement de date, puis c'est pas facile de placer des heures..."
-"Hum mais le mono m'a dit que pour juillet ça serait bon de mon côté."
-"Juillet on a rien hein, et puis y a d'autres élèves qui sont prêts alors..."

Parce que je ne suis pas prête ???? J'ai arrêté de compter mes heures tellement j'en avais et on me dit que je ne suis pas prête ???? J'ai échoué à 24 points ! Il en faut 20 ! Alors je dois être un peu prête quand même non ? Mon portefeuille lui en revanche, il n'est plus trop prêt. Faisons le calcul 60 euros de l'heure (Au lieu de 50 parce que j'ai des adaptations qui ne changent en rien le tarif d'un véhicule puisque vous avez des aides), donc 60 fois 6 (pour les 6 heures de prépa) + 60 fois toutes les heures en rajout = "Vous ne serez jamais prête parce que quand même ça nous fait une bonne rentrée d'argent toutes ces conneries".

J'ai fini par avoir une date en juillet. (Qu'on a failli m'annuler, parce que je n'étais pas en pleine forme et que du coup "tu comprends on va pas prendre une place pour rien mais faut nous le dire assez tôt qu'on puisse remettre quelqu'un". Je n'ai pas annulé. J'y suis allée. Mais je n'étais plus sûre de rien car les dernières heures que j'ai eu, on n'a pas cessé de me rabâcher que je n'étais peut être pas prête. Que ça allait être juste ! Qu'il fallait bien que je révise les questions parce que "le moindre point va être important pour toi, tu l'auras peut être mais pas de beaucoup"... ça met en confiance tout ça hein ?


J'y suis allée, j'ai eu de la chance car je suis tombée sur un instructeur sympa et qui mettait à l'aise. (Ah ben en fait il était juste aimable et poli).

Je l'ai eu avec 29 points sur 31. Le moindre point est important n'est-ce pas ?